de Rachel Khan, Éditions de l'Observatoire, mars 2021. Pages : 158. Prix : 16 euros.
Les premières lignes des remerciements sont parfaites pour présenter l'ouvrage : « A toutes celles et ceux qui un jour ont voulu me faire rentrer dans leurs cases trop petites, c'était intéressant... ».
Voici un ouvrage qui ne lui fera pas que des ami(e)s ! Ses analyses sont très pertinentes mais très éloignées du politiquement correct et des bons sentiments actuels qui, eux, sont « portés par des mots devenus sans vie à force de les utiliser comme des figures imposées. ». Elle nous explique que nous sommes tous des « additionnés » et qu'il est ridicule de nous positionner par notre couleur de peau. Binationale française et gambienne, son père est noir, ses influences sont animistes, musulmanes et chrétienne, sa mère est blanche et juive. Le plus souvent vue (et invitée) comme étant « de la diversité », elle indique « je ne suis pas de la diversité, j'ai la diversité en moi, nuance. », comme nous tous, donc, mais pas plus. Elle précise que de plus, noire n'est ni un métier ni un rôle. Pourquoi son voisin roux ne serait-il pas aussi « de la diversité » ?
Rachel Khan s'insurge « Certaines rentières du racisme usent de cette situation pour en faire leur fond de commerce sur les plateaux de télé, qui parlent en qualité de noires, de sujets dédiés aux noirs. » et précise que certains et certaines s'autoproclament « racisé(e)s »... pour être intouchables. Elle aborde (et abhorre le plus souvent !) le communautarisme, les replis identitaires, les quotas, le mythe de « la cause », la « malbouffe intellectuelle », la repentance obsessionnelle, l'écriture inclusive, la soi-disant lutte contre les discriminations... par la discrimination ! Etc. Elle est clairement indisposée par la pensée unique qui participe à endormir les consciences vers une seule direction.
Elle conclut « Nous devons dialoguer pour bâtir des ponts fait d'interdisciplinarité, de pluralité, de créolité, pour enfin penser en archipels, bien plus qu'en chapelles. »
Un livre indispensable pour nous penser tous en êtres humains pluriels, loin des crispations identitaires qui gangrènent nos sociétés actuelles.