de Tom Dubois, Christophe Gay, Vincent Kaufmann et Sylvie Landriève. Éditions de l'Aube, Bibliothèque des Territoires, août 2021. Pages : 148. Prix : 15 euros.

L'être humain est-il assoiffé de vitesse ? Depuis l'arrivée d’Homo-sapiens les déplacements sont toujours allés dans le même sens, celui menant à bouger sans cesse plus loin et plus vite.

Aujourd'hui, les déplacements ne sont plus seulement utilitaires (aller au travail, faire ses courses,...) mais aussi ludiques (activités diverses, vacances,...) et les moyens de transports modernes sont très consommateurs en énergie, malheureusement le plus souvent « non-renouvelable ». Les auteur(e)s analysent la situation actuelle de nos modes de vie, et ses conséquences sur les changements climatiques. Ils ne voient pas d'autres solutions que de revoir complètement notre vision du monde, et ils estiment que jouer la proximité est essentiel, ils indiquent : « On parcourt aujourd'hui en France 60 km par jour contre 4 km avant la révolution industrielle. » et précisent : « A l'issue de la crise sanitaire, les gouvernements auront une alternative : se concentrer sur le redressement économique et chercher à rétablir les modes de vie antérieurs au plus vite, ou entendre l'aspiration à ralentir de la population, largement confirmée au cours de l'expérience du confinement, et engager sérieusement la lutte contre le changement climatique. »

Les territoires ont évolué, les campagnes se sont désertifiées et les grandes villes se sont développées à outrance. Les moyens de transports en communs sont déficients à la campagne tandis que se développent les réseaux autours des agglomérations importantes. La mobilité actuelle n'est plus seulement liée au travail, mais également aux loisirs, et l'utilisation de caravanes, camping-cars, bateaux, … se fait au détriment des hôtels et des gîtes pourtant moins consommateurs en énergie. La vitesse est source d'inégalités (selon les diplômes, les revenus, la nationalité,...), de plus  : « Il convient d'abord de relever qu'une minorité de personnes aisées est responsable de la majorité des émissions de CO². ».

Les transports modernes, pour leur empreinte carbone, nécessitent de prendre en compte la production, l'utilisation et le recyclage. Ainsi « Un véhicule électrique de petite taille devient moins émetteur de CO² qu'un véhicule thermique à partir de 30 000 à 40 000 km. » Les véhicules à hydrogène seront donc à prioriser. Quand aux futurs véhicules autonomes, il faudra compter la pollution due à la multitude de données échangées, entre véhicules, avec la voirie, avec les panneaux routiers,... ce qui les rends moins performants qu'espéré.

Les auteur(e)s préconisent donc une transformation totale de nos modes de vie, avec une multitude de villes moyennes (territoires en « archipels ») équipées de tous les services et permettant les déplacements à pied ou à vélo, « L'Île de France concentre 1/3 de l'économie française » nous disent-ils ! Partir en vacances devrait se faire moins souvent, mais plus longtemps à chaque fois.

Du travail en perspective.... et il n'est pas certain que politiciens et population suivent vraiment ! Il reste beaucoup de gens pour penser que la science va nous sauver de toute façon !