« de Newton et Einstein à l’énergie et matière noires », de André Maeder, edp sciences, collection SPOT SCIENCES, décembre 2022. Pages : 189. Prix : 19 euros.

De la Gravitation Universelle à la matière et à l’énergie noires en passant par la Relativité Générale, de la découverte des structures de l’Univers aux lois de la Nature, et principalement (mais pas seulement) de Newton aux scientifiques d’aujourd’hui en passant par Einstein, Descartes, Lemaître, Hubble, Hoyle, Friedmann, etc., André Maeder nous décrit le cheminement, via des revirements et des coups de génie, ayant mené à notre (nos) vision(s) moderne(s) de l’Univers et de sa « création ».

Nous transitons dans la grande histoire de plus de trois siècles (avec des incursions encore plus lointaines) de l’astronomie et de l’astrophysique.

Le questionnement sur l’origine du monde est immémorial, mais aujourd’hui, les explications religieuses ont petit à petit cédées la place à la science. Science bien imparfaite et en mouvement constant, « sérieuse » mais laissant une place très large à l’imagination des chercheurs (et certains n’en manquent pas!). Et le plaisir de la recherche est central chez nombre de ces derniers !

Il n’a pas été facile, par exemple, de basculer de l’idée qu’une action ne puisse se tenir qu’à travers un support matériel à celle d’une action à distance, invisible et sans milieu physique. Pourtant cela a été une transition indispensable. D’autres « surprises » on participé à troubler une vision simple et intuitive de l’Univers, la matière « ordinaire » n’en constitue que 5 % ! Le reste étant à 26 % de la matière « noire » et à 69 % de l’énergie « noire ». Viennent également trous noirs, lentilles gravitationnelles,... et la grande interrogation : l’Univers est-il fini ou infini ? Y a-t-il plusieurs univers ? (univers multiples). Et y a-t-il une théorie encore plus générale que celle de la Relativité Générale et qui résoudrait certains problèmes persistants ?

L’observation joue un rôle cardinal, car elle est indispensable pour confirmer ou infirmer une théorie, d’où importance d’une instrumentation de plus en plus performante. Le nouveau télescope spatial James Webb a déjà commencé, à ce niveau, à donner des résultats intéressants.

Il reste énormément de chose encore qui nous questionnent, et l’auteur précise : « Serait-il heureux le Monde où tout serait connu et où il n’y aurait plus rien à découvrir ? »

Mais les chercheurs sont des êtres humains comme les autres, avec des qualités et des défauts… André Maeder nous indique « les exemples sont nombreux en Astronomie et en Sciences en général où ce n’est pas le premier découvreur d’une propriété qui en est crédité, mais ceux qui l’ont confirmée et en ont assuré une publicité soutenue, notamment aux États-Unis. » Et parfois certains sont volontairement carrément effacés !

Nous sommes en face d’un ouvrage simple et passionnant. A ne manquer sous aucun prétexte par tous les passionnés d’astrophysique et d’histoire des sciences.