« En quête d’agroécologie au Brésil », BD de Sébastien Carcelle et Laurent Houssin, Éditions Futuropolis, septembre 2024. Pages : 224. Prix : 26 euros.

C’est le récit du voyage initiatique d’un futur anthropologue, Hugo (en réalité la narration est inspirée par la mission de Sébastien Carcelle lors de la préparation de son doctorat) au Brésil dans le Sertão (Nordeste, zone semi-aride) à la fin des années 2010. Point important, les choses se déroulent durant la période électorale qui verra l’arrivée de Bolsonaro au pouvoir. Occasion, pour les petites communautés rurales partisanes des traditions de soutenir le Parti des Travailleurs contre les privilèges et les intimidations des grands propriétaires terriens fanatiques des monocultures épuisant sol et eau.

L’étude effectuée par Hugo concerne l’agroécologie comme forme alternative pour nourrir sainement les populations tout en respectant la nature. C’est aussi l’occasion de parler traditions, agriculture sans intrants, homéopathie, gestion de l’eau, religion (très présente au Brésil), etc. Hugo est d’ailleurs prêtre au début de la bande dessinée.

Lors de la dictature militaire (1964-1985) un certain nombre de militants de gauche s’étaient exilés, mais leur retour au pays a permis l’arrivée d’idées innovantes d’agricultures alternatives devant entraîner plus de justice sociale ainsi que la protection de l’environnement.

Petits détails : le pouvoir des plantes est tout à fait reconnu depuis une éternité, mais il restera possible de s’interroger toutefois sur « l’énergie » (?) du principe actif qui resterait avec l’eau dans un remède homéopathique lorsqu’il ne reste plus de trace de plante… ou sur la chercheuse qui tire les cartes !

Cette BD militante nous montre comment ouvrir la voie à une agriculture puisant sa source dans le collectif et le respect de la nature. Nourrir les populations peut se faire dans le respect de l’environnement avec des méthodes alternatives à l’agriculture conventionnelle polluante et qui piétine sans remords les plus faibles, … mais il reste de nombreuses luttes à mener afin d’y parvenir !