Les premières étoiles ne pouvaient avoir de planètes (tout au moins « terrestres ») puisque les éléments nécessaires n’étaient pas encore formés. Ce sont ces mêmes étoiles qui ont créés ensuite les éléments lourds… Concernant les planètes gazeuses, il était, jusqu’à il a peu de temps, considéré que les disques protoplanétaires des jeunes étoiles de l’univers primitif avaient une durée de vie trop courte pour permettre leur hémergeance, et que la présence d’éléments lourds était nécessaires.

Le télescope spatial Hubble, il y a 20 ans déjà (en 2003), avait détecté une planète massive autour d’une étoile ancienne, ce qui avait beaucoup intrigué. Mais Hubble était trop petit pour obtenir des spectres qui auraient permis d’obtenir des certitudes.

Aujourd’hui, le télescope spatial James Webb, grand frère de 6,50 mètres de diamètre, a confirmé la présence de disques d’accrétion dans la région de formation d’étoiles NGC 346 qui ne comprend que ~ 10 % des éléments lourds de notre Soleil. Cet amas est proche de nous puisque situé dans le Petit Nuage de Magellan, satellite de notre Galaxie, et donc facile à étudier.

 

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Photo : NASA, ESA, CSA, STScI, Olivia C. Jones (UK ATC), Guido De Marchi (ESTEC), Margaret Meixner (USRA)

 

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Spectres : NASA, ESA, CSA, Joseph Olmsted (STScI)

 

Un grand nuage de gaz, produisant un disque plus grand et donc avec plus de masse, mettrait plus de temps pour faire disparaître le disque, même si la pression de radiation fonctionnait de la même manière.

Dans le communiqué de presse de l’ESO (Observatoire Austral Européen), Elena Sabbi, de l’observatoire Gemini au NOIRLab de la National Science Foundation à Tucson, précise : « Avec plus de matière autour des étoiles, l’accrétion dure plus longtemps. Les disques mettent dix fois plus de temps à disparaître. Cela a des implications sur la façon dont se forme une planète et sur le type d’architecture de système que l’on peut avoir dans ces différents environnements. »

Comme souvent en astrophysique, il est nécessaire de repenser notre manière de modéliser le monde, et ici la formation des planètes tout comme l'évolution précoce dans le très jeune univers.