de J. Donald Hugues, Éditions LIBRE, novembre 2024. Première édition américaine en 1996, seconde édition en 1983 sous le titre « North American Echology ». Pages : 320. Prix : 17 euros.

Ce livre militant est illustré de nombreuses photos noir et blanc datant du 19ème et du début du 20ème siècle. La qualité du papier, hélas, ne leur rend pas toujours hommage !

« Écologie amérindienne » traite des différentes tribus établies dans divers types d’habitats en fonction de leur environnement naturel, des grandes plaines ou des forêts, jusqu’à celui des régions côtières ou des zones arides. Ces peuples avaient chacun leur propre culture, mais dans l’ensemble partageaient une vision du monde commune dans laquelle l’être humain n’est pas propriétaire de la Terre. Elle n’en était qu’un bien commun, partagé avec les animaux et les plantes, l’humain n’étant qu’une entité parmi d’autres dans la nature. L’auteur écrit d’ailleurs que Tecumseh, un autochtone, disait « Vendre la Terre ? Et pourquoi pas vendre l’air, les nuages, la grande mer ? ».

Cette vision du monde avaient permis un équilibre dans le vivant et un respect de l’environnement (jusqu’à l’arrivée des colons venus d’Europe). Des rituels étaient établis afin de remercier, par exemple, les animaux qui se « laissaient tuer » pour le bien des humains. Ce respect de la terre allait parfois jusqu’au point où le labourage amené par les européens pour cultiver le sol était banni car il « déchirait le sein de la Terre-Mère ». Elle devait être « caressée avec précautions grâce à un bâton à fouir ou une houe ». De la même manière, les amérindiens ne prélevaient que le nécessaire pour vivre et par exemple J. Donald Hugues nous explique que « Chasser n’était jamais un sport : c’était une activité qui pourvoyait la tribu en nourriture. »

L’arrivée des européens a complètement changé la donne. Pour eux, l’Amérique était une « terre vierge », « vide », puisqu’ils considéraient les peuples amérindiens comme des « sauvages », des « barbares », des « païens » ! Donc des êtres négligeables.

La rencontre entre deux cultures si différentes a mené les autochtones au désastre, décimant les populations par des maladies inconnues des « Hommes-Médecine », par le vol des terres et des ressources, le déplacement forcé de tribus entières…

Cet ouvrage précis, détaille les mœurs des divers peuples d’Amérique du nord. Et, ce qui ressort de l’analyse effectuée par l’auteur, professeur américain spécialiste de l’histoire écologique, c’est que ces peuples, tout comme la plupart des autres peuples premiers du monde, avaient un grand respect de la nature et ne s’y sentaient pas comme des êtres supérieurs. A l’inverse des européens, ils « n’exploitaient » pas la Terre et ses ressources. Ils la ménageaient et la respectaient.