Une nouvelle étude approfondie sur le site de l’Observatoire Austral Européen (ESO) avec l’installation possible d’un méga-projet industriel à 11 km seulement du VLT (Very Large Telescope), montre une pollution lumineuse qui pourrait augmenter de 35 %. Quand au Cherenkov Telescope Array (CTA)*, qui lui, est encore plus proche (5 km), sa pollution lumineuse augmenterait de 50 %. Même l’ELT (Extremely Large Telescope) en construction actuellement, serait perturbé à auteur de 5 %. L’ESO précise : « Les niveaux de référence se réfèrent à la luminosité artificielle actuelle du ciel, causée par les lumières artificielles. Les calculs de la luminosité du ciel ont été effectués dans la lumière visible (dans la bande V centrée sur 550 nm) et en supposant une direction d'observation de 45 degrés d'élévation au-dessus de l'horizon vers le sud ».
Le représentant de l’ESO au Chili, Itziar de Gregorio-Monsalvo explique : « Avec un ciel plus lumineux, nous limitons considérablement notre capacité à détecter directement des exoplanètes semblables à la Terre, à observer des galaxies peu lumineuses et même à surveiller les astéroïdes qui pourraient endommager notre planète », et « La pollution lumineuse causée par des projets comme INNA ne fait pas qu'entraver la recherche, elle nous prive de notre vision commune de l'Univers ».
Le projet industriel INNA est mené par AES Andes, filiale de l’entreprise américaine d’électricité AES Corporation. Les simulations montrent les nuisances durant la construction pas seulement lumineuses, mais aussi vibrations et poussières. Après la construction, en plus de la pollution lumineuse, de micro-vibrations dues à la présence des éoliennes perturberaient la précision des observations astronomique.
Pourtant le désert d’Atacama, où sont situés les divers télescopes européens, est un des meilleurs sites astronomiques du monde. Il serait dommage que les investissement scientifiques réalisés depuis des années, soient détruits pour des installations qui pourraient être installées ailleurs… Des discussions restent en cours avec les autorités.
* Le CTA cité ci-dessus, est composé de télescopes optiques équipés de caméras ultra-rapides observant des gerbes de lumière bleue (et UV) dues à l’interaction de rayonnements extrêmement énergétiques, les rayonnements gamma, avec les noyaux des composants de notre atmosphère. L’effet Vavilov-Tcherenkov est le résultat d’électrons, d’antiélectrons et de rayons gamma secondaires se déplaçant plus vite que la lumière dans l’atmosphère (ce n’est que dans le vide que la vitesse de la lumière est indépassable, dans un milieu tels l’atmosphère, l’eau, … cela devient possible, la lumière pouvant y être plus ralentie). La gerbe créée par les rayonnements cosmiques est composée essentiellement de pions (méson pi, paire de quark-antiquark).
