« De Toumaï à l'invention de l'écriture. » de Marc Azéma et Laurent Brasier, Editions Dunod, septembre 2020. Pages : 330. Prix : 21,90 euros. (Edition actualisée du « Beau Livre de la Préhistoire », Dunod 2016).

Nous voici emmenés à travers 120 « flashes » datés par rapport au présent, au sein de l'évolution des hominidés depuis environ 7 millions d'années. D'Afrique au reste du monde (sauf l'Antarctique), de millénaires en millénaires, nous rencontrons les ancêtres de « Lucie » pour parvenir jusqu'aux Sapiens (nous !). Du plus vieil outil de pierre datant de 3 300 000 ans aux répliques de la grotte Chauvet ouverte au public en 2015, en passant par l'apparition de l'art (bijoux, grottes ornées), des premiers villages aux cités modernes, de l'invention des ustensiles du quotidien (racloirs, pierres taillées, poteries...) à la domestication de certains animaux, l'essentiel de nos connaissances actuelles sur la préhistoire défile sous nos yeux. Bien entendu il ne s'agit que d'un survol destiné au grand public, tout à fait revendiqué par les auteurs, et non pas d'un travail de recherche destiné à des spécialistes.

Plein d'incertitudes perdurent dans ce domaine du fait de l'ancienneté des traces conservées, même si les techniques modernes ont fait faire un bond dans nos connaissances ces dernières dizaines d'années.

La dé-extinction d'espèces est également abordée avec la fameuse question : pourra-t-on cloner des espèces disparues à partir de l'ADN récupéré sur les restes fossiles ? (mais est-ce souhaitable ?). Les auteurs précisent « Remarquons que les dinosaures n'auront pas droit au chapitre : la molécule d'ADN est inexploitable au-delà de 1,5 millions d'années »... Et n'avons nous pas assez à faire avec la préservation des espèces actuelles avec le réchauffement climatique ?

Superbement illustré, cet ouvrage réellement tout public nous plonge au plus profond de nos origines. Il nous incite aussi à la prudence quand aux conclusions que nous pouvons tirer des traces laissées par nos lointains ancêtres. La préhistoire n'est pas statique, elle est bien vivante.