« étude sur la défense des forêts contre l'incendie (DFCI) », de Christian Pinaudeau, Éditions l'Harmattan, juin 2021. Pages : 339. Prix : 29 euros.

Les forêt qui brûlent ont toujours posé problème, mais depuis l'extension généralisée des zones habitées, les risques touchent soudain plus de monde... L'auteur, qui connaît bien le domaine forestier pour y avoir travaillé durant de nombreuses années, nous décrit avec précision l'évolution de la lutte contre les incendies de forêts, du 19ème siècle jusqu'à 2012. Il note que si la prévention est pourtant primordiale, les décideurs n'en ont jamais réellement tenu compte, soutenant prioritairement la lutte active contre le feu une fois celui-ci déclaré.

Le travail, remarquable, de Christian Pinaudeau, traite essentiellement du sud et du sud-ouest de la France, mais il aborde également de manière succincte les programmes de l'Union Européenne et la vision différente (et opposée) des forestiers du nord de l'Europe avec ceux du sud.

Il nous démontre qu'une politique de prévention efficace coûterait moins cher que celle jusqu'ici toujours priorisée qui consiste à financer et porter ses efforts surtout sur la lutte directe contre le feu (matériel, hommes,...). Il analyse l'aspect politique et regrette « Mais le feu (de forêt) n'est-il pas fascinant, politiquement spectaculaire ! Bien plus que la prévention... si peu visible et moins médiatique. »

La France est le pays européen qui possède le plus d'essences différentes d'arbres, 136 dont 2/3 de feuillus et 1/3 de résineux. Chez nous, les forêts « n'appartiennent pas à tout le monde » nous précise-t-il, elles peuvent être la propriété de l’État, des communes ou de particuliers. Elles jouent trois rôles : celui de protection (des écosystèmes, contre l'érosion et la sécheresse, contre les inondations, pour la préservation de la ressource en eau,...), un rôle social (promenade, tourisme,...) et une fonction de production (bois, résine, …). Elles sont donc totalement indispensables.

Le rôle de l'état est important concernant l'établissement de la réglementation, mais dès qu'il s'agit de fournir des fonds « On s'aperçoit combien l’État est habile avec la solidarité des autres (…). ».

La forêt fait-elle partie de l' « agriculture » comme on le conçoit souvent en France ? Ou de l' « environnement » comme semble plutôt le considérer l'Europe ? Christian Pinaudeau fait défiler les commissions, les syndicats, les associations, tout comme les textes et les lois, qui ont géré la protection des forêts depuis longtemps.

Cet ouvrage est extrêmement instructif, argumenté, mais de par sa précision et son sérieux, il ne s'agit pas de « vulgarisation » et le très grand public n'accrochera probablement pas. Il sera par contre indispensable au citoyen soucieux des risques, de notre avenir et du fonctionnement de notre société.