« le corps-tube, de la Renaissance italienne à l’Amazonie », de Stephen Hugh-Jones, Société d’ethnologie, septembre 2022. Pages : 71. Prix : 10 euros.

Il s’agit de l’édition imprimée d’une conférence organisée par la Société d’ethnologie en 2019.

Stephen Hugh-Jones, de manière qui semble un peu osée, compare les traditions de la Renaissance Italienne « (…) les chanteuses étaient considérées comme des êtres sexuellement novateurs, transgressifs et indisciplinés qui usurpaient la fonction de chanter normalement attribuée à la gent masculine » avec les mythologies de certains peuples du nord-ouest de l’Amazonie chez lesquels les femmes n’ont pas le droit de porter d’ornements en plumes ni de jouer de la flûte… et même parfois de siffler !

La philosophie des « tubes corporels » est ici rapidement analysée, et l’auteur appuie ses thèses avec la légende de la divinité « Jurupari » (mythe des Tukano d’Amazonie).

Le rapprochement Europe-Amazonie est étrange, mais pourquoi pas… L’auteur se réfère à Claude Lévi-Strauss, mais aussi pour l’Europe à des époques très anciennes, avec Galien ou à Soranus d’Ephèse, ce dernier enseignant que « parce que les chanteuses épuisaient leur sang en chantant, elles s’exposaient à l’absence de règles et à la stérilité »…

Bien entendu une conférence ne permet pas d’approfondir le sujet, mais elle pose des interrogations intéressantes, à compléter ensuite.