« aux origines du genre », de Raphaëlle Chaix, Bruno David, Thierry Hoquet, Claudine Karlin, Guillaume Lecointre, Roland Pfefferkorn, Priscille Touraille et Clémentine Vignal. Éditions du Muséum National d’Histoire Naturelle, collection « Reliefs ». Pages : 39 + 11 pages centrales d’illustrations + la traduction anglaise (total : 98 pages). Prix : 7,50 euros.

Bruno David, dans le préambule, nous indique « Rien ne semble plus naturel que de distinguer des individus « femmes » d’autres individus « hommes ». » Mais les autres auteur(e)s constatent aussi avec lui qu’en réalité aujourd’hui de nombreuses personnes ne se sentent pas entrer dans ces seules catégories. Ils analysent donc, dans un premier temps, les notions de « genre », qui jusqu’à peu, étaient liées à l’appareil reproducteur, au point qu’un enfant naissant avec un sexe non marqué se voyait opérer afin de sembler mâle ou femelle, même si ces organes reconstitués n’étaient pas fonctionnels.

La recherche des origines du genre est difficile, les traces laissées dans la préhistoire étant fragiles et sujettes à des préjugés liées au fonctionnement de nos sociétés actuelles. Les auteur(e)s précisent : « L’avènement du genre, en tant que pratique sociale de catégorisation des individus, ne laisse aucune trace. », et la comparaison avec les sociétés de chasseurs - cueilleurs actuelles ou avec les sociétés animales n’est pas judicieuse, car ces sociétés ont des statuts très variés…

Après le genre, qu’est-ce que le sexe ? La nature ne s’est pas contentée d’un seul mode de fonctionnement, et même parfois un même être vivant peut changer de sexe en fonction de l’environnement (par exemple selon la température).

La mère est-elle, par définition, la personne qui s’occupe des enfants ? Là encore, les auteur(e)s expliquent « Si l’on sort donc des mammifères pour embrasser du regard l’ensemble des animaux, les femelles ne sont pas plus spécialisées dans les soins aux jeunes que les mâles. » Ils abordent également l’influence du social sur le biologique. Ils affirment que les catégories « femmes » et « hommes » ne sont que des catégories sociales qui ne sont pas construites par la science. Et ils concluent « (…) pour l’histoire naturelle, il n’y a pas d’essences. ».

Ce manifeste est un court résumé de nos connaissances actuelles sur sexe et genre, et nous montre que anatomie et comportements ont des manifestations extrêmement diverses dans le monde du vivant. Un ouvrage pour prendre du recul vis à vis de plein de certitudes…