« êtes-vous prêts pour la fin du monde ? » de Bertrand Vidal, Éditions Arkhé, collection VOX, juillet 2022. Pages : 244. Prix : 19,90 euros.

Dans cet essai, l’auteur fait le point sur ce qu’est, aujourd’hui, le survivalisme, il ne s’appuie pas sur les théories des gourous de ce domaine, mais plutôt sur « les gens ordinaires » qui le pratiquent. Ce mode de vie n’est plus l’exclusivité de réactionnaires xénophobes, paranoïaques et solitaires, pétris de croyances apocalyptiques et de fin du monde annoncée… et toujours reportée ! Notre société moderne est devenue une société de la peur, peur appuyée par les politiques et largement relayée par la presse.

De même, l’annonce par les scientifiques de catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes dues au dérèglement climatique, les crises politiques, les interrogations sur le fonctionnement et les buts de nos sociétés, etc. font que de nouveaux adeptes s’impliquent dans la recherche d’autonomie totale (énergie, nourriture, ...) et perenne. Bertrand Vidal indique : « Seule différence avec les époques précédentes : la prospective tend à remplacer la divination. » La « vérité » reste interprétation de la réalité, développée et diversifiée par les réseaux sociaux. Apprendre à se cacher, à se défendre, devient une nécessité absolue, ou au minimum, une prudence indispensable.

Bertrand Vidal note que ce n’est pas dans les pays en développement que ces mouvements s’inscrivent, mais dans les pays développés où règne confort et surplus. Et plus le sentiment de risque augmente, plus les « bunkers » se vendent en nombre, plus les résidences sécurisées s’installent dans les pays supposés les plus sûrs. L’auteur écrit : « Se mettre dans la peau d’un survivant d’une hypothétique fin du monde constitue bel et bien un passe temps de privilégié, un loisir de nanti ».

Cet ouvrage nous montre comment l’idéologie du risque zéro, la pensée binaire, le principe de précaution, la politique de la peur, les tensions internationales ont transformé et étendu le monde du survivalisme. La mode est aujourd’hui aux stages de survie, à la résidence de secours, car seuls survivront ceux qui le méritent car ils s’en seront donné les moyens…