« Vingt ans de combat engagé au côté des derniers indiens », de Daniel Schweizer, Éditions Favre, octobre 2022. Pages : 222. Prix : 19 euros.

L’auteur, photographe, cinéaste et réalisateur, s’est plongé durant une vingtaine d’années depuis le début de l’an 2000, dans les sociétés des indiens d’Amazonie. Les lectures de l’enfance marquent parfois toute une vie, puisque c’est d’abord pour partir à la recherche du petit indien du livre « Parana le petit indien d’Amazonie », et restituer des images de leurs ancêtres prises par d’anciens explorateurs que Daniel Schweizer s’est « immergé dans la nature sauvage ». Au fil de nombreux séjours il y rencontre les casiques Raoni, Megaron, Davi Kopeznawa, mais aussi des chamanes, et il donne la parole aux différents peuples autochtones : Yanomami, Kayapo, Xikrin, Macusi,…

Il décrit le véritable ethno-génocide qui est en cours, avec un racisme vécu au quotidien par les autochtones, et les intérêts financiers des multinationales, des chercheurs d’or et de métaux précieux, des fermiers en demande permanente de nouvelles terres, des forestiers, etc.

Les cultures des derniers indiens d’Amazonie survivront-elles aux pressions des missionnaires religieux, et à l’arrivée de la culture occidentale avec ses technologies et son apologie de la consommation ? Quelques communautés restent en partie préservées, mais la plupart adoptent déjà un mode de vie très éloigné de celui de leurs origines avec la perte de leur Histoire, qui n’est pas écrite, mais essentiellement orale.

Par ses films, ses reportages, et son livre, l’auteur tente de sensibiliser le monde aux profonds bouleversements de l’Amazonie, bouleversements qui s’effectuent contre, et non avec les populations locales, les défenseurs amérindiens étant menacés et parfois tués… Le « Ciel tombera-t-il sur la Terre » comme le pressentent les chamanes d’Amazonie à cause de l’irrespect général des êtres humains pour la Terre et la forêt ?

Un cahier central avec de superbes photos en couleur agrémente le présent ouvrage.

Un livre à lire absolument, car l’Amazonie (son peuple et sa forêt) a besoin d’une aide urgente. Les autochtones se sont organisés, mais ils ont peu de moyens d’action contre « le peuple de la marchandise » comme l’affirme Davi Kopeznawa… Reste-t-il un espoir ?