de Papa Amadou Gaye, Éditions Vérone, 2ème trimestre 2023. Pages : 267. Prix : 21,50 euros.

Les pionniers de l’exploration de l’espace, tout comme les premiers aviateurs, étaient des héros qui faisaient rêver dans le monde entier… Rêves alors inaccessibles au plus grand nombre.

Aujourd’hui ce n’est plus tout à fait le cas, mais les choses avancent lentement. Hors professionnel(le)s, seul(e)s les femmes et les hommes les plus fortuné(e)s peuvent enfin ressentir un peu de ce qu’ont vécu les Gagarine, Shepard, Glenn et autres aventuriers que les plus anciens d’entre-nous ont admiré et, un peu, (beaucoup !), envié !

Si l’impesanteur est accessible depuis quelque temps grâce aux vols paraboliques pour 6 000 euros environ en France (d’autres avions dans d’autres pays permettent eux aussi de « flotter » comme dans une station orbitale par exemple), ce sont quand même nettement plus de 100 000 euros qu’il faut dépenser pour un saut de puce au-delà des 100 km d’altitude (ligne de Karman, limite officielle du début de l’espace selon la NOAA), et quelques dizaines de millions pour un court séjour dans la Station Spatiale Internationale.

Papa Amadou Gaye est un ancien médiateur du Musée de l’Air et de l’Espace du Bourget, et il maîtrise aussi bien les sujets concernant aviation, fusées et satellites, et même astronomie (il est diplômé de l’Observatoire de Paris). Il nous décrit ici les précurseurs, ceux qui ont quitté le sol terrestre pour l’espace, qu’ils soient…. animaux (chiens, chats, singes, …) ou humains.

Mais son sujet principal est plus proche de nous, le tourisme spatial, en plein développement. Il nous présente chaque « veinard(e) » qui a pu en profiter, de Denis Tito à Guy Laliberté, en passant par Anousheh Ansari et quelques autres.

Les sociétés privées qui misent sur un avenir prometteur du tourisme spatial sont décrites, SpaceX, Blue Origin, Virgin Galactic, …

Puis vient le futur : des hôtels dans le grand vide spatial.

L’auteur n’oublie pas de s’interroger sur la pollution liée à ce type de loisirs, un questionnement important. Il nous indique que la FAA (Federal Aviation Administration, USA) a tendance à considérer que l’impact est négligeable sur le changement climatique mondial…. « de peur que les vols spatiaux commerciaux ne soient freinés » (comme quoi politique et commerce se donnent le droit d’être un peu…( beaucoup), aveugles !).

Cet ouvrage est super détaillé, explorant notre besoin d’aller toujours plus loin, de découvrir de nouvelles choses, de nouvelles sensations. Même si aujourd’hui le tourisme spatial est très élitiste, il est probable que dans quelques dizaines d’années il deviennent aussi courant que le déplacement en avion. Est-ce un bien ? Est-ce un mal ? A vous de vous en faire une idée après avoir dégusté le contenu très complet écrit par Papa Amadou Gaye.