« Vers une planification dynamique et adaptative des territoires », Versailles, 27 auteur(e)s coordonné(e)s par Élodie Briche, Éditions Quae avec l’Ademe, collection « Matière à débattre et décider », décembre 2023. Pages : 312. Prix : 29 euros.

Nos sociétés industrielles sont responsables des changements climatiques en cours, et nous sommes aujourd’hui aux portes d’une rupture mortelle pour nos civilisations… Canicules, inondations (c’est d’une actualité brûlante en ce moment dans de nombreux départements français…), phénomènes de plus en plus violents et généralisés (tornades,…), etc. nous montrent l’urgence à agir afin de limiter les changements globaux. Les solutions sont multiples, et si certains miseront sur l’évolution des techniques (non encore opérationnelles...), d’autres inciteront à un changement profond de nos modes de vie.

Cet ouvrage collectif n’est pas destiné au très grand public que des études « pointues » rebuteront, mais plutôt à des politiques, des responsables de collectivités, aux personnes chargées de l’aménagement dans ces collectivités, mais aussi aux dirigeants associatifs. « (…) il ne s’agit pas seulement de donner à voir ce que pourrait être une société plus durable et résiliente, mais bien aussi de s’interroger sur les moyens à mobiliser et les voies à engager pour la rendre possible » écrit Frédéric Weill. Ici, sont donc analysées les méthodes et expériences en cours dans différentes régions et villes de France et d’Outre-mer, et des trajectoires, des stratégies, des planification à établir, pour un futur « durable », limitant les changements climatiques globaux tout en restant acceptables socialement. Les échéances ont été définies par le GIEC, et s’il n’y a pas (r)évolution d’ici à 2050, nos lendemains seront durs !

Habitats, mobilité, biodiversité, renaturation de zones artificialisées, agriculture, santé, bien-être, etc. ne peuvent pas être traités de la même façon en fonction des territoires. Des contradictions sont souvent à résoudre, ainsi, par exemple à propos de la préservation des terres agricoles et de la protection de la biodiversité, Anne Lefranc et Marie Racine écrivent : « Toutefois, cette conception tend à occulter le fait que les surfaces agricoles « à usage de culture » peuvent abriter des pratiques agricoles intensives en partie responsables de la perte de biodiversité, du tassement des sols et de la perte de matière organique (qui favorise le stockage de carbone dans les sols), limitant donc la multifonctionnalité des sols. ». De nombreux exemples sont abordés à Langiroa (Polynésie Française), Grenoble, Dunkerque, Rennes, Castelnau-le-Lez, le Pays de Grasse, etc.

L’ouvrage se termine par une liste des acronymes (et il y en a...). Indispensable pour les non spécialistes !

La transition écologique ne pourra réellement s’effectuer qu’en coproduction créative avec les populations locales. Les citoyens ne peuvent être mis de côté dans les décisions, et cet ouvrage le montre bien. Le futur devra être durable et inclusif.