« Le Joker, Hannibal Lecter, Dark Vador, Thanos, Voldemort… en thérapie », de Jérémie Gallen, Opportun-Editions, janvier 2024. Pages : 159. Prix : 14,90 euros.

Les méchants dont Jérémie Gallen parle ici sont des héros de cinéma. Mais s’il s’y trouvent quelques personnages issus de cas ayant réellement existé, la plupart proviennent de l’imagination d’auteur(e)s. Vont donc passer ici sous l’analyse du psy, aussi bien Le Joker, Hannibal Lecter, Catherine Tramell, que Dark Vador, Voldemort, le T1000 de Terminator 2, ou même la reine-sorcière de Blanche-neige et les sept nains et le requin « Bruce » des Dents de la mer ! (et bien d’autres…).

La question de départ est : peut-il y avoir un bon film passionnant sans la présence d’un méchant, si possible d’ailleurs TRÈS méchant !

Un livre écrit par un psy peut-il n’être que rebutant, aride, difficile à comprendre… ? Jérémie Gallen nous prouve avec brio que non, bien au contraire. Recul et humour sont toujours omniprésents ici.

Chaque cas est d’abord décrit dans son contexte, analysé, puis conclu par la thérapie que l’auteur pourrait proposer (« Franchement ! Ça aurait tellement la classe d’être le premier Homme à avoir pu apprivoiser un Alien ! », concernant le monstre du film « Alien » à qui il proposerait une « ronron thérapie » !), ou pas d’ailleurs parfois (« Bruce » des « Dents de la mer » par exemple qu’il confierait volontiers à un collègue...).

Des analyses plus générales entre-coupent les différents cas présentés, avoir une maladie mentale rend-il violent et dangereux (il évoque plutôt « le tribunal social ». Le danger est plus grand avec le droit au port d’arme, ou la précarité qui mène à la désocialisation, par exemple), L’auteur précise : « (…) il est important de rappeler que la majorité des actes punis par la loi sont commis par des personnes « saines d’esprit ». ». Ou « mais pourquoi se faire peur avec des méchants ?, ou encore le traditionnel « tel père, tel fils », "le « pervers narcissique », le grand méchant loup de notre société contemporaine…" etc.

Éducation et société nous font refouler certaines pulsions (et heureusement!), mais c’est peut-être pour cela que nous aimons les voir représentées par d’horribles méchants. Néanmoins Jérémie Gallen cite Jiddu Krishnamurti : « Ce n’est pas un signe de bonne santé mentale d’être bien adapté à une société malade. » … et sa conclusion est aussi que le méchant nous montre clairement comment être en opposition à lui, gentil, plein d'empathie, respectueux des règles, … « Bref, être chiant comme un héros de film ! ».

Voici donc un ouvrage très « sain » puisqu’il nous éloigne des clichés, et qu'il nous explique la psychologie des grands méchants du cinéma, et pourquoi ils nous sont indispensables pour apprécier un film. A lire pour s’instruire dans la détente. Pour tous.