« Piratage et diplomatie à l’ère numérique », sous la direction de Karine Pontbriand et Claude-Yves Charron, avec Logan Carmichael, Félix Gariépy, Marie-Anne Grenon, Ping Huang et Olivier Landry, Éditions MultiMondes, en librairie le 22 février 2024 (première édition au Canada, 2éme trimestre 2023). Pages : 191. Prix : 22,50 euros.

Aujourd’hui il est impossible de se passer d’informatique et d’internet, pourtant si leur utilisation nous simplifie souvent la vie, ils ne sont pas sans avoir créé de nouveaux dangers. Les technologies informatiques nous ont apporté les virus, les ransomwares (ou rançongiciels), les piratages divers et variés touchant aussi bien les finances que l’espionnage industriel ou d’états, et pouvant bloquer des activités essentielles à chacun de nous touchant l’énergie, la santé, l’usurpation d’identité, etc.

Ce livre, écrit à plusieurs mains, traite de quelques grandes affaires ayant sévi au Canada, aux USA, en Australie, et en Asie (mais l’Europe y est bizarrement peu évoquée, ce qui est dommage car elle n’est pas épargnée), et se pose la question de la sécurisation de ces systèmes multi-connectés et sans leader mondial pouvant imposer des règles à tous. L’ONU a bien créé un « groupe d’experts gouvernementaux » (GEG) ayant édicté des normes en 11 points concernant le cyberespace (2015 et 2021), mais ce « code de bonne conduite » n’est pas contraignant, et tous les états n’ont pas une vision identique, loin de là, de ce qu’il doit être (la Chine et les USA, par exemple, ont des visions carrément opposées). Pour certains, l’espionnage politique et militaire serait légal, mais pas l’espionnage industriel, qui contreviendrait aux « règles du jeu commercial ».

Le cyberespace nous oblige aujourd’hui à nous poser des questions fondamentales pour l’avenir sur les enjeux éthiques et moraux, ainsi que sur la place des droits individuels dans l’utilisation de ces technologies (qui nous est de toute façon de plus en plus imposée par les états et les grandes entreprises).

Cet ouvrage nous montre qu’aujourd’hui personne n’est à l’abri et ne sera à l’abri tant que la sécurité du système ne sera pas réellement convenue entre tous les intervenants au niveau mondial. Un rêve, hélas, aussi il est nécessaire de bien en être conscient.