de Francis Hallé, Éditions Bayard, collection « Les petites conférences », octobre 2024. Pages : 75. Prix : 12,90 euros.

Il s’agit de la retranscription d’une conférence destinée aux jeunes, par un botaniste passionné d’arbres et de forêts.

Citations, anecdotes et informations scientifiques plongent le jeune public (et pas seulement d’ailleurs) dans un univers que tout le monde pense bien connaître, mais qui est en réalité encore bien mystérieux par de nombreux côtés.

L’importance des arbres et leur préservation ne sont pas des préoccupations uniquement actuelles. Francis Hallé cite Voltaire qui, âgé, plantait des arbres sans espoir d’en profiter lui-même et affirmait « je ne vois pas meilleur moyen de m’occuper de l’avenir », ou, plus près de nous , Francis Ponge (écrivain et poète français, 1899-1988) qui écrivait « Les animaux, c’est l’oral, les plantes, c’est l’écrit », ou encore Nelson Mandella cultivant légumes et arbres fruitiers lors de sa captivité à Robben Island « Je suis en prison mais mes plantes sont libres ».

Certains arbres possèdent, au sein du vivant, l’avantage de vivre très vieux. Le record connu actuel serait de 43 000 ans pour un Houx Royal de Tasmanie… et, contrairement à ce que croient beaucoup de gens, ils sont capables de se défendre contre animaux et maladies, et même de s’entraider ! Ils peuvent vivre en symbiose avec des champignons dans le sol et si l’un des arbres manque d’un élément, « les arbres voisins lui en envoient par le biais du filament du champignon », écrit l’auteur.

L’importance des arbres nous est bien connue pour sa capture du dioxyde de carbone et l’émission d’oxygène. Mais ils sont importants également pour le cycle de l’eau.

Nous apprenons, et cela en surprendra beaucoup, qu’il existe des feuilles souterraines, mais également que la croissance des arbres est influencée par la Lune. Menuisiers ou créateurs d’instruments de musique tiennent compte, nous dit l’auteur, des phases de notre satellite lors des coupes !

Francis Hallé estime également, s’appuyant sur les travaux du paléoanthropologue Yves Coppens, que nos ancêtres étaient les « seigneurs de la canopée ». Nous devons donc presque tout aux arbres… et sa conclusion est que « sans les arbres, nous ne serions pas des êtres humains ».

L’ouvrage se termine par les questions du jeune public, jeune public pas si naïf que certains pourraient le penser. Ce qui permet d’aborder bonzaïs, reproduction, allergie, évolution, arbres disparus, etc.

Francis Hallé nous transmet ici sa passion pour les arbres, et nul doute que notre regard sur eux en sera changé. Écrit pour la jeunesse, ce livre est de toute évidence destiné à tous, quel que soit l’âge !