« De Marie Curie à Robert Oppenheimer, l’aventure scientifique la plus incroyable de tous les temps (1895-1945) », de Tobias Hürter, Éditions Les Arènes, octobre 2024 (première édition allemande 2021). Traduction : Laurence Richard. Pages : 426. Prix : 24 euros.

Ils étaient le plus souvent concurrents et parfois amis, s’échangeaient des idées, et ils ont mis au point une nouvelle physique qui aboutira plus tard aux lasers, aux puces informatiques, aux transistors, etc., et probablement bientôt à des ordinateurs quantiques hyper-rapides et aux communications cryptées invulnérables (?)… mais aussi à quelque chose de beaucoup moins flatteur, l’arme atomique.

Ici, l’auteur démarre sa narration en 1903, et termine à l’explosion de la première bombe atomique en 1945. Chaque chercheur nous est décrit dans ses travaux mais aussi dans une partie de sa vie privée. Ces personnages sont souvent très surprenants et très différents les uns des autres.

La mécanique quantique qu’ils ont initiée il a plus de 100 ans est encore en travaux… Bien des interrogations de l’époque le sont encore aujourd’hui. Cette physique « nouvelle » permet des prédictions, jamais remises en cause, mais n’explique pas vraiment ce que peut être le monde qui nous entoure dans son essence profonde. Une autre physique reste donc clairement à « inventer ».

Nous rencontrons beaucoup de chercheurs que quiconque s’intéresse à la science ne sera pas surpris de trouver ici : Marie et Pierre Curie, Einstein, Planck, Bohr, Born, Schrödinger, Heisenberg, Dirac, Pauli, de Broglie, Oppenheimer… une seule chercheuse, les études universitaires étant interdites ou peu encouragées aux femmes à l’époque. Selon l’Encyclopédie d’Histoire Numérique de l’Europe (Sorbonne Université), la première étudiante officielle en France l’est devenue en 1868 (Mary Putnam, à la Faculté de Médecine de Paris).

Certains scientifiques basculeront du côté « sombre de La Force » (voir La guerre des étoiles…☺️ ) lors de la seconde guerre mondiale, parfois par conviction, parfois par lâcheté. D’autres, du bon côté, regretteront d’avoir participé à la confection de la bombe atomique. Mais leur première décision l’avait été à cause du risque que l’Allemagne nazi la confectionne en premier… ce qui aurait été bien pire.

Cet ouvrage historique (il n’est pas question ici d’entrer dans la partie « science dure » de la physique) est passionnant et accessible à tout public.