
Crédit: ESO/P. Horálek
Une étude publiée en 2023 dans « Monthly Notices of the Royal Astronomical Society » (Royaume Unis), a conclu, parmi 28 observatoires dans le monde, que le site du Paranal (où se situe l’ESO, l’Observatoire Austral Européen et ses 4 télescopes géants de 8,20 mètres chacun) était le site le plus sombre de tous. Aujourd’hui il serait menacé par la pollution lumineuse… en effet, le 24 décembre 2024, AES Andes, filiale d’une grande société américaine d’électricité (AES Corporation), a soumis un projet de complexe industriel à une étude d'impact sur l'environnement. Il serait situé de 5 à 11 km des télescopes, et occuperait une surface de ~ 3 000 hectares !
Le communiqué de presse de l’ESO cite Itziar de Gregorio, représentant de l'ESO au Chili : « Le Chili, et en particulier Paranal, est un endroit vraiment spécial pour l'astronomie - son ciel noir est un patrimoine naturel qui dépasse les frontières et profite à toute l'humanité. (…) Il est essentiel d'envisager d'autres emplacements pour ce mégaprojet qui ne mettent pas en danger l'un des trésors astronomiques les plus importants au monde. »
De plus, le Cerro Armazones, très proche également (à une vingtaine de km du Paranal), est le lieu où se construit actuellement l'Extremely Large Telescope (ELT) de l'ESO et ses 39 mètres de diamètre et qui devrait voir sa première lumière en 2027. Ce futur instrument devrait faire faire un « bond de géant » à l’astronomie.
Le communiqué de presse indique également que le directeur général de l'ESO, Xavier Barcons, s’inquiète « Les émissions de poussière pendant la construction, l'augmentation des turbulences atmosphériques et surtout la pollution lumineuse auront un impact irréparable sur les capacités d'observation astronomique, qui ont jusqu'à présent attiré des investissements de plusieurs milliards d'euros de la part des gouvernements des États membres de l'ESO ».
Il est donc important de relocaliser le projet dans une zone beaucoup plus éloignée. Les lieux d’observation de la qualité du Paranal sont de plus en plus rares et il faut les préserver.