Ce sera le 23 mars prochain mais vous ne le constaterez pas ! En effet, en ce moment Saturne n’est pas observable. La planète se situe dans le Verseau et très proche angulairement du Soleil (en « conjonction » avec lui). Les anneaux denses de la planète géante ne font que, au mieux, 40 mètres d’épaisseur. Seul un grand télescope permettrait de voir un « trait » traverser la planète lorsqu’ils sont vus par la tranche. Des anneaux plus épais existent bien, mais ils sont très peu fournis et donc non détectables depuis la Terre.

Ce phénomène se produit lorsque Saturne est proche de son équinoxe (dans son mouvement apparent le Soleil traverse l’équateur céleste, et donc nuit et jour ont la même valeur sur la planète). En effet son plan orbital étant peu éloigné du plan écliptique (plan dans lequel la Terre est en orbite autour du Soleil, ou, plus précisément, le plan de l’orbite du barycentre Terre-Lune autour de notre étoile), à cette époque c’est la tranche des anneaux qui se présente alors à nous.

Ils seront à nouveau visibles lorsque Saturne émergera des lumières solaires, à l’Est juste avant le lever du jour, au ras de l’horizon, à partir de la fin avril. C’était la face nord des anneaux que nous observions, ce sera désormais leur face sud qui se déploiera jusqu’en 2032 où ils auront leur plus grande inclinaison. Puis ils se replieront petit à petit.

Le 1er avril 2039 (ce n’est pas une blague !) le même phénomène de « disparition » se reproduira, mais Saturne sera alors à l’opposition (à l’opposé du Soleil par rapport à la Terre, haut dans le ciel au milieu de la nuit) et donc dans les meilleures conditions d’observation possibles…

Patience, donc.