« 36 métaphores à ne plus utiliser », de Annabelle Kremer-Lecointre et Guillaume Lecointre, avec des illustrations de Arnaud Rafaelian, Éditions Belin Éducation/Humensis, collection « Un monde qui change », octobre 2023. Pages : 251. Prix : 23,90 euros.

Surtout en sciences, où les connaissances actuelles deviennent de plus en plus « pointues » (métaphore…), les chercheurs ainsi que les médiateurs utilisent des métaphores supposées aider le grand public à mieux comprendre le domaine concerné. Le problème est que ces métaphores, pertinentes à un moment donné, ne suivent pas toujours les dernières avancées des connaissances et mènent donc à des conceptions parfois erronées. Sans oublier les biais variés, et la facilité à répéter ce qui a bien fonctionné à un moment donné…

Les deux auteur(e)s analysent ainsi 36 métaphores, aujourd’hui dépassées allant de « l’intelligence des plantes » au « gène égoïste », en passant par les « fossiles vivants », « la loi du plus fort », les « races humaines », le « sexe fort, le sexe faible », ou encore « l’ovule attend d’être fécondé », etc.

Elles sont réparties en six grands thèmes : « Les écosystèmes », « la biodiversité », « l’évolution du vivant », « l’espèce humaine », « le fonctionnement de l’organisme » et « les gènes ».

Comprendre le vivant est peut-être plus important aujourd’hui qu’autrefois, car nous sommes confrontés, en ce début de XXIeme siècle, à une bascule dangereuse pour l’environnement et la vie justement, entre changement climatique et raréfaction de la biodiversité. Cet ouvrage, qui paraîtra à certains peut-être parfois « un peu tatillon », touche pourtant de vrais problèmes, sexisme ancien, anthropocentrisme, lecture erronée de l’évolution, etc.

Voici donc un essai passionnant, illustré avec humour, qui concernera principalement les chercheurs et médiateurs scientifiques, mais un grand public cultivé y trouvera également largement son compte.