« Sur les pas des Néandertaliens », de Antoine Balzeau, Tana éditions et Muséum National d’Histoire Naturelle, septembre 2024. Pages : 254. Prix : 18,90 euros.
Nos proches cousins néandertaliens font toujours un peu fantasmer les humains actuels, d’autant plus qu’il y a eu croisement entre-eux et Homo sapiens (nous, les « hommes modernes »…) et que nous avons donc quelques gènes communs (variables selon notre localisation sur Terre, de l’ordre de 1 sur 1 000 environ d’après le MNHN...).
Antoine Balzeau, paléoanthropologue, nous décrit ici une véritable enquête « policière » à propos d’un enfant néandertalien, enquête dont l’aboutissement est que nos cousins d’autrefois enterraient bien leurs morts (ce qui faisait, et fait encore un peu débat auprès d’autres équipes de recherche) et maîtrisaient bien le feu.
Ce travail nous emmène au sein de divers musées (MAN de Saint Germain en Laye, Muséum National d’Histoire Naturelle à Paris, …), des lieux de fouilles (principalement La Ferrassie, avec des passages au peigne fin du site datant du début du 20ème siècle, puis des années 1960/1970, et enfin des années 2000), mais aussi dans les services imagerie des hôpitaux avant que le Muséum ne s’équipe d’un microtomographe (grâce aux rayonnement X il permet, sans abîmer les échantillons, d’en obtenir une image interne en trois dimensions).
Nécessité du travail en équipe avec des spécialistes de différents domaines, étude d’archives, techniques de datation, méthodes de fouilles, analyse de prélèvements, conclusions, contestations, publications… et, avant tout cela, de nombreuses heures (et jours, et semaines) de travail administratif et de quête de financements, montrent qu’être chercheur aujourd’hui n’est pas de tout repos, et qu’il vaut mieux être vraiment passionné par son métier !
Plus nous remontons dans le temps, moins il reste d’indices, et moins nous pouvons être certains de nos conclusions. Mais aussi, plus les techniques d’analyse se perfectionnent, plus nos connaissances progressent.
Ce livre se lit d’une traite, comme un roman passionnant. Et s’il ne nous révèle pas la totalité de la vie et des mœurs de nos cousins qui vivaient il y a à peu près 40 000 ans dans le cas étudié ici, il nous dévoile quand même un point important : Homo neanderthalensis ensevelissait bien ses morts.